Chopperrette

Au passage, je publie un billet sur le même sujet sur mon blog, n'hésitez pas à faire un tour :)

Vous êtes de l'avis qu'il y a acharnement parce que le présent donne aujourd'hui a priori tort aux médecins. Comme vous le dites, "Difficile de trouver la juste frontière".

L'autre question très intéressante que vous posez est celle de la valeur d'une vie handicapée. Qu'en pensez-vous personnellement?

Je n'ai pas parlé de valeur d'une vie volontairement... estimez la valeur d'une vie revient pour moi à faire de l'eugénisme. Je préfère parler de droit à une vie décente. Je connais plusieurs personnes qui ont un handicap. Ce qui est sûr c'est qu'il est difficile pour eux de vivre ce handicap par moment. Une amie le vit particulièrement mal, il est vrai qu'elle est sans parents depuis avant sa majorité et se sent particulièrement inutile pour la société. Et encore, elle peut marcher seule! Ce qui ressort pour moi, c'est que tous cherchent au mieux à vivre avec, mais cela reste un faux-semblant par moments. La réalité est que très peu de "valides" sont aptes à les aimer comme des gens normaux et vivre en "couple d'handicapés" ce n'est pas forcément facile pour la vie quotidienne ni moralement. Supporter son handicap est déjà bien assez, supporter celui de son conjoint en prime...

Alors un pauvre enfant qui ne marchera jamais, assimilé à un tétraplégique, oui je trouve que ce n'est pas respecter le droit d'une vie décente... De quelle manière pourra-t-il profiter de la vie? Bien sûr au moment de le sauver les médecins ne pouvaient dire "il ne marchera jamais" mais "le manque d'oxygénation du cerveau du nouveau-né crée un risque fort de troubles moteurs et de retard mental" sans pouvoir préciser davantage. A la rigueur, ils pourraient dire qu'après plus de 20 minutes "il est certain qu'il y aura des séquelles".

On devrait se préoccuper de l'aspect d'une vie décente, en particulier pour un nouveau-né, plus que des autres. Quoi qu'on fasse, en l'état actuel de la médecine, nous ne savons pas faire se mouvoir un tétraplégique. Peu importe l'amour que recevra cet enfant, il ne pourra jamais se sentir "comme les autres". Il est condamné à vivre en marge de notre société.

En tant qu'handicapé moi-même, je pense que les parents et les médecins devraient réfléchir sur l'avenir de l'enfant s'ils décidaient de le faire vivre. Pourra-t-il vivre pleinement sa vie malgré son handicap ? Ne sera-t-il pas plutôt une charge ? Sa maladie ne va-t-elle pas inévitablement l'amener à mourire jeune ?(je sais ça peut paraître dur mais il faut y penser !)

Personnellement, je pense qu'il y a eu acharnement tout ça parce qu'un hopital ne doit pas compter de morts pour sa réputation. C'est idiot car, aussi morbide que cela soit, la mort fait partie de la vie !

je suis d'accord avec toi chopper ;-) tout être humain a le droit à une vie normale et autonome! être un "légume" n'est vivable ni pour la personne qui "subit" l'handicap ni pour les proches (amis, famille). Sans compter le regard méchant et haineux des gens! bref c'est pas une vie pour quiconque devient légume!
Maintenant je me met a la place de l'équipe médical qui a pour principe "le serment d'hypocrate" qui n'autorise pas à donne la mort sur qui que ce soit ou plus exactement un médecin n'a pas le droit de donner la mort ou laisser mourrir quelqu'un sans faire quelque chose!
Bref c'est un sujet assez délicat auquel je ne préfère pas vraiment prendre partie car je sais que des deux cotés c'est très dur à vivre! mais je comprend ton point de vue