Petite nouveauté cette année, je vais essayer d'illustrer mes nouvelles par une photo. Je pense que dans certains cas, la photo influencera la nouvelle comme pour celle-ci. Il s'agit d'une photo prise à Châlons-en-Champagne lors d'un déplacement professionnel de l'an dernier. Je crois d'ailleurs que je n'avais pas présenté le diaporama de cette petite série de photos champenoises...
Trève de blabla, voici le retour de mes petites histoires mensuelles.
Trève de blabla, voici le retour de mes petites histoires mensuelles.
Rêveries
Tel un chat, le petit garçon brun se rapetissait contre la paroi rugueuse et irrégulière du pont. Malgré l'ombre de l'arche, son visage était radieux. La fraîcheur du canal et de l'arche adoucissait agréablement la température extérieure en cette fin de journée estivale. Il avait semé ses poursuivants, ses joues encore rougies en témoignaient, aussi se félicitait-il de sa parfaite connaissance de la ville et de sa rapidité à la course. Malgré son avance, il s'efforçait de ne pas respirer bruyamment à cause de l'essoufflement... au cas où. Il tendait l'oreille aux bruits de pas qui pourraient arriver.
Quand sa respiration fut à nouveau normale, il s'autorisa à s'assoir sur les lattes du sol. Ainsi, il pouvait laisser son esprit vagabonder, guidé par le chant du vent dans les feuilles, accompagné des légers bruissement de l'eau. L'heure n'était pas tardive mais il passait peu de monde à cet endroit. Il s'était toujours demandé pourquoi, car lui adorait ce lieu. Il aimait la protection relative du pont et l'impression de pouvoir observer sans être vu, tel un prédateur... mais quelle était sa proie?
Sa proie était sûrement le temps. Il aimait rester figé, comme s'il avait attrapé le temps. Bien sûr ce n'était qu'une impression et il lui faudrait rentrer dans moins d'une heure. Mais en attendant, il avait tout le loisir de profiter de la magie de l'instant. Les murmures de la ville lui parvenait étouffés ou déformés par la réverbération sous l'arche. Lui n'en faisait pas, il avait figé son temps mais le temps continuait à s'écouler pour les autres.
Pour alimenter ses rêveries, une feuille morte passait, entraînée par le courant. Il y imaginait un équipage de fourmis occupée à maintenir une trajectoire parmi les terrifiants remous. Quelle aventure devait représenter un aussi frêle esquif qu'une feuille dans un courant qui nous paraît risible à notre échelle. Il enviait parfois la taille minuscule des insectes. Une prairie devenait une jungle, un arbre devenait une pic abrupt, le vent une bourrasque!
Un frisson lui rappela qu'il était temps pour lui de rentrer. La température avait baissé un peu depuis tout à l'heure et sa course ne le réchauffait plus, au contraire, la moindre brise allait le frigorifier. Par ailleurs, sa mère n'allait plus tarder à s'inquiéter et de toutes façons il commençait à avoir faim. Il se releva sans bruit, guettant le silence pour ne pas être vu sortant de son lieu de recueillement. Un dernier regard en arrière et il prit son raccourci pour regagner plus rapidement les ruelles et y disparu en trottinant légèrement.
Quand sa respiration fut à nouveau normale, il s'autorisa à s'assoir sur les lattes du sol. Ainsi, il pouvait laisser son esprit vagabonder, guidé par le chant du vent dans les feuilles, accompagné des légers bruissement de l'eau. L'heure n'était pas tardive mais il passait peu de monde à cet endroit. Il s'était toujours demandé pourquoi, car lui adorait ce lieu. Il aimait la protection relative du pont et l'impression de pouvoir observer sans être vu, tel un prédateur... mais quelle était sa proie?
Sa proie était sûrement le temps. Il aimait rester figé, comme s'il avait attrapé le temps. Bien sûr ce n'était qu'une impression et il lui faudrait rentrer dans moins d'une heure. Mais en attendant, il avait tout le loisir de profiter de la magie de l'instant. Les murmures de la ville lui parvenait étouffés ou déformés par la réverbération sous l'arche. Lui n'en faisait pas, il avait figé son temps mais le temps continuait à s'écouler pour les autres.
Pour alimenter ses rêveries, une feuille morte passait, entraînée par le courant. Il y imaginait un équipage de fourmis occupée à maintenir une trajectoire parmi les terrifiants remous. Quelle aventure devait représenter un aussi frêle esquif qu'une feuille dans un courant qui nous paraît risible à notre échelle. Il enviait parfois la taille minuscule des insectes. Une prairie devenait une jungle, un arbre devenait une pic abrupt, le vent une bourrasque!
Un frisson lui rappela qu'il était temps pour lui de rentrer. La température avait baissé un peu depuis tout à l'heure et sa course ne le réchauffait plus, au contraire, la moindre brise allait le frigorifier. Par ailleurs, sa mère n'allait plus tarder à s'inquiéter et de toutes façons il commençait à avoir faim. Il se releva sans bruit, guettant le silence pour ne pas être vu sortant de son lieu de recueillement. Un dernier regard en arrière et il prit son raccourci pour regagner plus rapidement les ruelles et y disparu en trottinant légèrement.
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2 commentaires:
Joli, mais beaucoup trop court ! Arrivée à la fin, je n'avais qu'une chose en tête : c'est tout ? J'aurais bien aimé faire encore un bout de chemin avec ce petit garçon... Mais sinon, très bien écrit, très fluide, agréable à lire ! Et une très belle réflexion sur le temps qui passe, en prime.
A quand le prochain texte ?
Pour bientôt, j'ai travaillé dessus dimanche mais je n'ai pas fini.
Je comprends ta frustration mais j'aimais bien l'idée de prendre le "point de vue" de la photo et de perdre le garçon dès qu'il sortirait du champ. Et j'admets que la suite aurait été un peu plus difficile. Ceci dit j'ai aussi mon histoire de chat bizarre que je pourrais tenter de terminer.
En tout cas, merci de ta critique qui est toujours très appréciée!! (Même quand tu n'aimes pas)
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