Le rendez-vous
Filed Under (histoires,style-tbm ) by Chopperrette on mercredi 16 février 2011
Posted at : 08:54
La suite des petites nouvelles que j'essaie de faire mensuellement en milieu de mois. Ce n'est pas la suite de la première, c'est juste la suite de la rubrique!
Le Rendez-vous
17h05... tout va bien
Un homme avance d'un pas sûr et confiant. D'après sa montre aux reflets métalliques, il a encore une quinzaine de minutes pour être à l'heure, les aiguilles sont formelles. Devant lui, l'imposante horloge confirme les informations de sa montre et son visage s'éclaire d'un sourire. Il va enfin la rencontrer et la journée d'été s'annonce belle.
La place est vaste mais semble malgré tout petite. Elle est envahie de motos, scooters et vélos et même un manège. L'homme se faufile entre les obstacles et entre dans le hall de la gare. Le bruit de la rue est immédiatement remplacé par le bourdonnement des voyageurs ou de leur entourage, ainsi que par les ronronnements des roulettes des bagages. Le tintamarre est régulièrement couvert par une voie féminine et souriante annonçant les trains à partir et leur voie.
L'homme gravit les escaliers et s'avance vers les immenses panneaux lumineux... mais ils n'y a que les départs. Il cherche celui des arrivées et s'avance donc vers les voies, trouve le rappel des arrivées..
17h20... c'est bien... Tarbes? Bordeaux? En venant de Toulouse c'est forcément l'un de ceux-là.
Il respire alors un grand coup pour se détendre, ce serait dommage de commencer à transpirer juste en attendant. Mais il ouvre les yeux brutalement, 17h20 ça ne va pas. Il sort hâtivement son téléphone portable et fouille ses derniers SMS. Elle y précise qu'elle arrive à 17h21, il y a bien un problème: aucun train n'arrive à 17h21!
L'homme ressort précipitamment de la gare, le rythme de son coeur s'accélère. Il scrute la façade de la gare à la recherche des villes de destination/provenance.
Tarbes, Pau, Niort,... Ah! Toulouse!
Il est forcément au bon endroit... il se prépare à remonter les marches, son coeur bat la chamade mais il s'arrête. Il ressort son téléphone portable et décide de relire le SMS: Bonjour, j'arriverai demain à 17h21 par le train Téoz 3700, je suis impatiente de te rencontrer!
Un train Téoz?? Il n'a vu que des TGV et TER... Comment est-ce possible? Il considère ces informations quelques instants. Quand on part de Toulouse, on arrive forcément à la gare Montparnasse... du moins c'est ce qu'il croyait. Il se mord la lèvre de regrets, ne pouvait-il pas vérifier sur internet avant? Et puis non, c'est trop facile, et elle? Ne pouvait-elle pas préciser la gare? Elle arrive à Paris bon sang! La ville comprend 6 gares tout de même...
Un SMS juste au-dessus lui fait rater un battement de coeur:
Suis-je bête, j'ai oublié de préciser que j'arrive en gare de Paris-Austerlitz. A demain, ne sois pas en retard s'il te plaît.
Il est 17h11... il lui est impossible de rejoindre la gare d'Austerlitz en 10 minutes. Aucune ligne de métro ne l'emmène directement là-bas, il aura au moins un changement. Le bus l'amènera au mieux dans 20 minutes... soit 10 minutes de retard.
A ce moment, son téléphone remplace le SMS par une icône de batterie, en précisant qu'elle est vide et s'éteint. Evidemment, il ne connaît pas par coeur le numéro de la belle dans son train et n'a pas pris la précaution de le noter sur un bout de papier. Le monde semble s'écrouler autour de lui, comment a-t-il pu être si négligent? La mauvaise gare, la batterie de téléphone vide et il n'a pas son numéro pour appeler d'une cabine...
- TAXI! hurle-t-il. Il s'engouffre dans le premier disponible.
- Gare d'Austerlitz s'il vous plaît! Et le plus vite possible!
- Un train à prendre?
- Non, peut-être la femme de ma vie à accueillir! Le chauffeur sourit en passant la première puis la seconde.
- Quelle heure le train?
- 17h21... répond lamentablement notre homme.
- Ca devrait aller pour arriver dans 10 minutes mais il vous faudra courir dans la gare.
- Merci.
Mais notre homme n'est pas rassuré. Cette fois, c'est bon il a transpiré, deux petites auréoles sous ses aisselles l'attestent. Il surveille le compteur, heureusement il a de la monnaie, sa négligence va lui coûter et en prime il devra laisser la monnaie pour ne pas perdre de temps.
A l'arrêt du véhicule qu'il serait incapable de décrire, il saute tel un diable sortant de sa boîte, et court vers la gare. Les horloges digitales indiquent qu'il est déjà 17h22, où donc est arrivé le Téoz de Toulouse?
Il avise un panneau récapitulant les arrivées, voie 18. Il cherche parmi la foule les boucles blondes qu'il ne connaît qu'en photo. En s'approchant de la bonne voie, il l'aperçoit.
Elle est magnifique.
Un homme avance d'un pas sûr et confiant. D'après sa montre aux reflets métalliques, il a encore une quinzaine de minutes pour être à l'heure, les aiguilles sont formelles. Devant lui, l'imposante horloge confirme les informations de sa montre et son visage s'éclaire d'un sourire. Il va enfin la rencontrer et la journée d'été s'annonce belle.
La place est vaste mais semble malgré tout petite. Elle est envahie de motos, scooters et vélos et même un manège. L'homme se faufile entre les obstacles et entre dans le hall de la gare. Le bruit de la rue est immédiatement remplacé par le bourdonnement des voyageurs ou de leur entourage, ainsi que par les ronronnements des roulettes des bagages. Le tintamarre est régulièrement couvert par une voie féminine et souriante annonçant les trains à partir et leur voie.
L'homme gravit les escaliers et s'avance vers les immenses panneaux lumineux... mais ils n'y a que les départs. Il cherche celui des arrivées et s'avance donc vers les voies, trouve le rappel des arrivées..
17h20... c'est bien... Tarbes? Bordeaux? En venant de Toulouse c'est forcément l'un de ceux-là.
Il respire alors un grand coup pour se détendre, ce serait dommage de commencer à transpirer juste en attendant. Mais il ouvre les yeux brutalement, 17h20 ça ne va pas. Il sort hâtivement son téléphone portable et fouille ses derniers SMS. Elle y précise qu'elle arrive à 17h21, il y a bien un problème: aucun train n'arrive à 17h21!
L'homme ressort précipitamment de la gare, le rythme de son coeur s'accélère. Il scrute la façade de la gare à la recherche des villes de destination/provenance.
Tarbes, Pau, Niort,... Ah! Toulouse!
Il est forcément au bon endroit... il se prépare à remonter les marches, son coeur bat la chamade mais il s'arrête. Il ressort son téléphone portable et décide de relire le SMS: Bonjour, j'arriverai demain à 17h21 par le train Téoz 3700, je suis impatiente de te rencontrer!
Un train Téoz?? Il n'a vu que des TGV et TER... Comment est-ce possible? Il considère ces informations quelques instants. Quand on part de Toulouse, on arrive forcément à la gare Montparnasse... du moins c'est ce qu'il croyait. Il se mord la lèvre de regrets, ne pouvait-il pas vérifier sur internet avant? Et puis non, c'est trop facile, et elle? Ne pouvait-elle pas préciser la gare? Elle arrive à Paris bon sang! La ville comprend 6 gares tout de même...
Un SMS juste au-dessus lui fait rater un battement de coeur:
Suis-je bête, j'ai oublié de préciser que j'arrive en gare de Paris-Austerlitz. A demain, ne sois pas en retard s'il te plaît.
Il est 17h11... il lui est impossible de rejoindre la gare d'Austerlitz en 10 minutes. Aucune ligne de métro ne l'emmène directement là-bas, il aura au moins un changement. Le bus l'amènera au mieux dans 20 minutes... soit 10 minutes de retard.
A ce moment, son téléphone remplace le SMS par une icône de batterie, en précisant qu'elle est vide et s'éteint. Evidemment, il ne connaît pas par coeur le numéro de la belle dans son train et n'a pas pris la précaution de le noter sur un bout de papier. Le monde semble s'écrouler autour de lui, comment a-t-il pu être si négligent? La mauvaise gare, la batterie de téléphone vide et il n'a pas son numéro pour appeler d'une cabine...
- TAXI! hurle-t-il. Il s'engouffre dans le premier disponible.
- Gare d'Austerlitz s'il vous plaît! Et le plus vite possible!
- Un train à prendre?
- Non, peut-être la femme de ma vie à accueillir! Le chauffeur sourit en passant la première puis la seconde.
- Quelle heure le train?
- 17h21... répond lamentablement notre homme.
- Ca devrait aller pour arriver dans 10 minutes mais il vous faudra courir dans la gare.
- Merci.
Mais notre homme n'est pas rassuré. Cette fois, c'est bon il a transpiré, deux petites auréoles sous ses aisselles l'attestent. Il surveille le compteur, heureusement il a de la monnaie, sa négligence va lui coûter et en prime il devra laisser la monnaie pour ne pas perdre de temps.
A l'arrêt du véhicule qu'il serait incapable de décrire, il saute tel un diable sortant de sa boîte, et court vers la gare. Les horloges digitales indiquent qu'il est déjà 17h22, où donc est arrivé le Téoz de Toulouse?
Il avise un panneau récapitulant les arrivées, voie 18. Il cherche parmi la foule les boucles blondes qu'il ne connaît qu'en photo. En s'approchant de la bonne voie, il l'aperçoit.
Elle est magnifique.
PS: Merci à Mojo Jojo pour son illustration que je vous invite à aller voir, ainsi que de découvrir son blog si ce n'est pas déjà fait, cela m'a touché et elle m'a fait très plaisir.
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6 commentaires:
Belle histoire! Toi qui est aussi photographe... Tu pourrais illustrer tes nouvelles, a la manière de Daily Fiction?
http://daily-fiction.blogs.liberation.fr/album/2011/02/les-yeux-bien-ouverts.html
Merci Marc.
Des fois j'y pense, j'ai déjà essayé d'illustrer quelques poèmes mais c'est assez compliqué. Pour les histoires c'est une bonne idée mais pour celle-là, je n'ai pas de photo adaptée, j'y verrais bien l'horloge de la gare Montparnasse ou celle de la Gare de Lyon.
Je suis preneur de détails, l'horloge et les trains (montparnasse je crois que j'y suis deja passe, mais austerlitz non). Sinon je te propose un découpage en 4 pages, voir mon blog, http://mojozejojo.blogspot.com/2011/02/here-comes-sun.html brut de décoffrage et je n'ai pas mieux en magasin, à mon avis il y a la matière pour 8 pages parce que je n'ai pas intégré le gsm et la batterie plate. Le titre en référence à l'album de Beatles que j'écoutais en dessinant.
Pour les détails de la gare, le mieux c'est de fouiner sur internet, tu trouveras des photos. J'aime bien ton illustration, merci à toi! Je vais rajouter le lien vers ton article.
Très joli, ce texte ! Mais quand même, faut toujours penser à recharger son portable avant un rendez-vous pareil... ^^ Et puis le plus simple, c'est encore d'habiter une ville avec une seule gare !
Sinon, y a du vécu dans l'histoire ?
Poutous !
Non pas du tout de vécu, une fiction complète à part pour l'heure et la provenance des trains. J'ai regardé sur internet les horaires des trains de Toulouse pour trouver ces deux horaires proches dans ces deux gares plutôt éloignées. Je me suis dite que ça apporterait de la vraisemblance au récit même si cela passe finalement complètement inaperçu.
J'ai aussi regardé pour le temps de trajet en bus et en voiture en conditions idéales.
Mais à part ça, c'est une idée qui m'est venue quand j'ai dû prendre le train à Gare de Lyon. Et au départ je pensais que mon personnage n'aurait à faire que Gare de Lyon - Gare d'Austerlitz qui sont beaucoup plus proches.
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