Chopperrette

Sur la suggestion de Pierre, je vais vous parler des Corses, de la manière dont je les ai perçus. Ce point de vue est donc très personnel et à considérer pour ce qu'il est: un point de vue de touriste.

Je n'avais jamais été en Corse avant. Cependant, il paraît évident qu'un touriste va croiser à la fois des vrais Corses et des "Continentaux" et il est bien sûr difficile de les distinguer sauf si les premiers parlent corse.

J'ai trouvé les Corses globalement accueillants. Ils ont conscience que le tourisme est vital pour leur île. Cependant, on sent que les nationalistes sont encore très présents bien que marginaux, par des tags sur des murs vantant la Corse comme une nation indépendante. On rencontre aussi régulièrement des panneaux routiers indiquant les villes dont le nom français est recouvert de peinture noire, il ne reste alors de visible que le nom Corse.
Le double affichage des noms ne m'a pas intrigué, je l'avais déjà croisé en Bretagne, mais les bretons ne se sentent pas obligé "d'effacer" le nom français...

L'impression que j'en retire est que les corses acceptent les touristes pour ce qu'ils apportent mais aiment aussi rester "entre eux" en basse saison. Il faut dire que la population de l'île augmente considérablement en été et la vie doit y paraître presque infernale en comparaison des saisons moins touristiques.

Les deux dernières choses qui m'ont frappé sont les panneaux criblés de balles. Certes, cela existe en France mais on en croise moins je trouve. Il faut dire qu'en Corse, on se retrouve vite "à la campagne". Les villes d'importance sont relativement petites en dehors d'Ajaccio et de Bastia.
J'ai croisé sur les routes des peaux de sangliers accrochés aux barbelés des champs sans savoir ce qu'elles faisaient là. Comme elles étaient franchement moches à voir, je n'en ai pas photographié. Leur fonction ne semble donc pas du tout en rapport avec le cuir. Faire peur aux touristes? pourquoi pas après tout...

On croise facilement des vaches, des cochons et des chèvres sur la route ou les bords dans les montagnes. Mais je pensais en croiser beaucoup plus. Cependant, cela suffit à obliger à ralentir parfois. Mais du coup on se demande aussi ce que les pauvres bêtes ont à manger (surtout les vaches dans le maquis).

Les corses sont attachés à leurs églises, c'est souvent le seul bâtiment rénové dans les villes et villages. C'est d'ailleurs dommage, car parfois les églises sont propres à l'extérieur mais les peintures à l'intérieur mériteraient une restauration, surtout quand elles ont quelques siècles. Il n'y a bien souvent aucun éclairage pour les montrer.
C'est étrange d'ailleurs, les villages sont mignons... de loin. De près, ils sont rarement mis en valeur. Cela manque de ravalement le plus souvent. On y trouve une église et quelques maisons "propres" à côté de maisons qui ne semblent pas entretenues depuis plus de 20 ans à l'extérieur, qui contrastent et donne une impression mitigée du lieu.

On a croisé aussi plusieurs fois des corses qui discutent sur la route depuis leurs voitures respectives. Cependant, vu les routes sinueuses et les détours qu'elles font faire pour aller d'un endroit à un autre, je comprends que si on se croise, on en profite pour tailler le bout de gras. Ce côté "vie tranquille" contraste avec les corses pressés sur la route qui vous doublent à des endroits invraisemblables..

Bref en Corse, on est en France, et en même temps on a l'impression d'être dans un autre pays. En tout cas, c'est une île de Beauté à visiter assurément.